Taf de rêve

Comment bien argumenter sa candidature à l’intention d’un RH croulant sous les lettres de motivation et CV ?

On essaie par tous les moyens d’accrocher son regard, son cerveau gauche en même temps que le droit, de lui donner envie d’en savoir plus sans tomber dans le trip de Je ne dis rien d’autre que mon nom, mon n° et mon email, essaie un peu de m’attraper !

Tous ceux qui cherchent un travail aimeraient bien dire qu’ils ont grave besoin de thunes parce qu’ils en ont ras-le-bol d’être traités de précaires et que, depuis qu’ils bossent à temps complets, s’ils n’ont pu se payer que 3 semaines de vacances en 6 ans c’est pas trop normal !
Qu’ils sont super motivés à proposer leurs compétences et en apprendre de nouvelles, parce qu’on va pas non plus s’en tenir à la maîtrise de WordPad et au cartonnage d’H, Y et A à la dame de pique !
Qu’ils ont envie d’évoluer dans la société pour laquelle ils postulent, sinon ils ne feraient que des missions d’intérim ou se mangeraient les doigts en regardant « Un, dos, tres », avachis mollement sur un clic-clac qui a bien vécu et le regard vague, perdu dans le vide immense de leur avenir…..

L'idéal est bien évidement de se trouver Le Taf dans Le domaine qu'on aime, avec une équipe de jolis / gentils / joyeux lurons également professionnels et aussi désireux que nous d'évoluer sans pour autant essayer de nous en empêcher en nous plantant des compas dans les yeux, en cachant nos dossiers dans la poubelle ou en bavant ignominies et vrais ragots dans notre dos.
Oui c’est vrai, peut-être qu’on se confie trop parfois, mais nous ne sommes pas des robots !
On aimerait bien aussi regarder notre fiche de paie avec fierté, sans avoir à surligner des incohérences qu’il faudra négocier avec la comptable intérimaire prestataire et free-lance de la boite.
On adorerait avoir le choix de notre pause déjeuner. Pouvoir, le midi, aller manger avec collègues et amis, brandir notre carnet de tickets restos au lieu de sortir misérablement notre Tuperware en priant de ne pas avoir oublié une fourchette, sinon oui, le râteau des rosiers conviendra très bien, merci, oh ! Quel bel objet, non je ne vous le vole pas, je vais essayer de manger en mettant des feuilles de brouillon comme base, sous le riz, merci… merci !
On voudrait bien être contents, sourire quand le patron passe, mais encore faut-il que les conditions de travail soient humaines, tout simplement, je ne vais pas chercher loin…. Se retrouver enfermé dans un bureau parce qu’un directeur a décidé que c’était à lui de contrôler les pauses WC, ça fait bizarre, et insister lorsqu’il sort la liste de toutes les pauses WC des collègues et de soi-même de la journée, c’est dégradant..... Affaire à suivre......