Mais où avais-je la tête !?
Certainement pas dans mon cerveau puisque j'ai tout simplement omis de mentionner -triomphalement, cela va sans dire- la naissance d'Arthur...
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Mais où avais-je la tête !?
Certainement pas dans mon cerveau puisque j'ai tout simplement omis de mentionner -triomphalement, cela va sans dire- la naissance d'Arthur...
Quand je suis allée chez ce spécialiste tout près de chez moi, j'étais nerveuse et presque méfiante car en n'appelant que 3 jours avant, il y avait au moins 4 possibilités d'horaire, alors que les autres contactés n'étaient pas libres avant janvier minimum. En même temps je pouvais comprendre que les gens n'aient pas très envie de flinguer leur samedi à Ça.
Je sonne une fois. Une deuxième fois, pas de réponse. Alors j'entre, manquant percuter l'assistante qui proteste "eh, mais, on ne rentre pas comme ça !". Ben si, abrutie, si personne ne vient ouvrir, il faut soit tenter sa chance, soit rentrer chez soi, et là c'est vous qui me devrez la séance, aurais-je pu rétorquer, si je n'étais pas aussi angoissée, le demi-truc pris 1h avant faisant autant d'effet qu'une seule aspirine un lendemain de soirée très arrosée.
Après s'être enquise de mon identité et fait remarqué que j'étais en retard, le temps d'un couloir sombre, elle me conduit dans une salle d'attente quelconque à dominante beige foncé moche et me demande ma carte vitale, me regarde longtemps m'exciter avec ce putain de sac où on pourrait fourrer le contenu de mon frigo puis s'en retourne vaquer. J'entends le médecin qui parle, au téléphone ou en live mais il tchatche, impérieux et sûr de son sujet. La tension monte un peu.
20 minutes plus tard il vient me chercher. C'est David H de K2000 en gonflé, bouffi (alcoolique ?), buriné, qui en a vu des vertes et des pas mûres !! Je lui sers la main fermement (je m'étais bien essuyé la moiture sur ses sièges moches avant) et nous rentrons derechef dans son lieu de travail où il me demande de m'asseoir au bureau. Il chope une fiche, l'assistante se cale au mur moquetté marron, près d'un miroir, je pose la carte vitale et il me demande ce qui m'amène chez lui.
Euh, z'auriez une bonne baguette bien cuite ? Mais non, je lui dit tout de mon souci immédiat, gérable, mais il ne faudrait point que cela dure trop longtemps et du SOUCI en général, qui lui est devenu totalement insupportable. Au 1er, "donc, il faut les.. ? il faut les... ? Ben il faut les quoi ? ...... Ben c'est des provisoires, alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Allons ! IL FAUT LES REM-PLA-CEEEEEER !", éructe-t-il théâtralement. Je le fixe. L'assistante est morte de rire. "Justement, c'est pour Ça que je suis là, je me rends, faites tout sauter". Puis il passe aux maladies rares, honteuses et chroniques. A part la bronchite et une cicatrisation défaillante, je vois pas. Timidement j'évoque les contacts désagréables à Inezgane, quand j'avais 8 ans, c'est pas contre là-bas mais soit je suis vraiment tombée sur des branques, soit je suis poudrée et là, ok, je ne lutte plus. Après 15 ans de chantier, on ne compte plus et on pense à baisser les bras, 25 ans après on commence à déprimer sec. Prise de notes frénétique là où il peut, à ce ryhtme y'aura plus de place et avant même d'avoir commencé j'aurais déjà 2 fiches, la classe, madâââme !
"Comment ? Comment ? COMMMMMEEEENNNNTTTT ????", rugit-il, "On se parle depuis tout à l'heure, c'est pour ça que je vous interroge, il faut bien que je le fasse, pour vous aider. Je SAIS ce que vous avez. Vous avez une grande souffrance qui ne se tarira que lorsque vous partirez, de la France Métropolitaine, parce qu'en fait, vous l'aimez pas, la France Métropolitaine, hein ? Elle vous fait gerber ? Non mais vous pouvez me le dire, à moi que vous pouvez pas la blairer, hein, entre nous, je peux le comprendre. Car tout est lié !!! Il suffira que vous partiez d'ici et la bronchite, ainsi que tous les à-côtés désagréables que vous subissez partiront, parce que tout découle de Ça. Pourquoi le Maroc ? Le Congo aussi ? T'es de Pointe-Noire, hein ?", j'entends pas le prénom, elle bredouille "oui, de Kinshasa Brazzaville", "alors voyez, elle est de Pointe-Noire, elle aussi ! Allez, montrez-moi", enthousiaste et presque guilleret.
Je m'installe pendant qu'il se lave les mains au savon sans rincage et il détaille très vite, le doigt pointé vers mon nez pour retenir mon attention ce qu'il propose. Il peut TOUT faire, il a "les diplômes pour ça", voilà que je suis tout de suite très rassurée, m'interroge sur certaines techniques comme si j'étais moi-même abonnée leurs publications de psychopathes, critique en jacassant les réparations antérieures et, se tournant, me montre ses fesses poilues découvertes de moitié qu'il gratte nonchalemment, qui me distrait quelque peu du savant énoncé et m'horripile encore plus que la consult' psy en prime.
Puis il retourne à son bureau et marmonne très certainement à la jeune femme de me fixer un autre rendez-vous car celle-ci abandonne à regret son observation concentrée, fort complaisante et pleine de joie de ses sourcils devant le miroir et me colle sans un sourire un post-it de réclame avec date heure n° dans la main. Je fais un chèque de 21 € et m'empresse de partir, nullement accompagnée par l'assistante, comme quoi on en sort quand même comme ça, tout seul, en me demandant pourquoi j'ai payé 21 € pour aucun soin, alors qu'avant j'en payais 4 fois moins pour pas mal de boulot, et pourquoi je n'avais même pas pensé à lui rappeler l'objet de mon rendez-vous de ce jour-là.
Je crois que je l'aurais même trouvé plus efficace s'il avait eu le masque à gaz spécial et la tchatche d'Orin Scrivell malgré les travers sadiques qu'on lui connaît... Parce que, dans l'histoire, qui continue de re-coller 5 fois par jour lesdites fautives, qui en plus s'auto-désintègrent, à la colle à dentier ?
Forte des imprécations, doutes et encouragements des uns et des autres, je reprends la plume pour raconter mes précédentes aventures.
Si vous le permettez je vais d'abord conter mes malheurs, comme ça ce sera fait, l'épisode cosetien passera tout seul, j'aurais ainsi l'esprit + libre et + guilleret pour vous livrer le reste qui apparaîtra, de fait, en premier, mais qu'elle est maligne. Ready ? Pas mal au coeur, rien ? Ah oui, âmes sensibles d'abstenir, bien entendu....
Le 13 mai, en sortant de mon immeuble, je me suis latté le tibia contre un plot en béton alors que je regardais dans la direction diamétralement opposée. Le choc a été ultra violent, la douleur très vrillante. Je ne suis pas tombée mais j'ai battu l'air avec mes bras pour reprendre mon équilibre et éviter de traverser la vitrine du bazar. Après un rapide coup d'oel pour voir si quelqu'un hurlait de rire, je me suis dit que si j'arrivais à faire quelques pas, alors je pouvais aller bosser, vite, on se magne. Et je n'ai pas regardé mon bobo vu que jean noir pas large et en-dessous jambe pleine de poils donc bon, on dit que le ridicule ne tue pas mais je trouvais que j'avais assez donné pour la matinée.
Si j'avais regardé mon bobo direct, peut-être que j'aurais foncé direct à l'hôpital, parce qu'un pharmacien ne peut que constater et dire kilfoyakafokon, et qu'un médecin ne dispose pas forcément de tout le matos nécessaire à la torure légale et remboursée par la sécu. Je dis ça, c'est pas par animosité, ils ont été très gentils là-bas, mais je m'y suis rendue assurément un peu tard.
Mais peut-être pas.
Le challenge en ce moment pour moi c'est de ne pas manquer le taf (suite à de trop nombreuses pauses pathologiquement répétitives, ne rayez pas les mentions inutiles il n'y en a pas, telles que la bronchite, la maladie de mon fils, la grève de la crèche de mon fils, des pannes de réveil, des rages de dents.... et un record misérablement atteint du plus grand absentéisme de toute la boite, bon, on est 13.000, d'où une culpabilité encore plus exacerbée) et, voyant que certes je ne gambadais pas mais que c'était gérable, non seulement je ne suis pas allée consulter mais je me suis auto-médicamentée en désinfectant par-ci, soufflant dessus par-là, laissant à l'air libre une semaine pis enfermant le tout sous un pansement contre les ampoules une autre semaine.
Une semaine après l'incident, j'ai eu une rage de dent. Ah bah alors ? ben ça faisait longtemps, dites donc ! Une semaine, deux max ? Quoi qu'il en soit, toujours pour ne pas manquer j'ai tenu bon à coups d'alternance de doliprane et efferalgan puis je suis allée voir mon généraliste avec lequel je suis tellement peu à l'aise que je ne lui ai pas parlé de mon bobo-au-tibia et me suis laissée prescrire les antibios habituels + diantalvic + nifluril pendant 10 jours, merci bien. Sur votre gauche, une vue très soft de mon-bobo-du-tibia avant le début des hostilités caractérisées par le mélange presque glaireux de fibrine et de pus qui empêche la cicatrisation de remplir, encore aujourd'hui, son office.
Entre-temps je m'étais fait le maillot, si, si, ça joue dans l'histoire, au rasoir ma bonne dame (essayé tout le reste et rien ne me va à part, j'image, moment-à-soi chez l'esthéticienne et encore faudrait-il que j'aie le courage d'y aller), et un poil, salopiau ayant passé le fil du rasoir avec brio, s'est naturellement incarné sous la peau. J'avais prévenu que c'était un peu gore.
La semaine dernière, jeudi 29, pour être exacte, quand j'ai posé le pied par terre en me levant, j'ai senti que je ne pouvais plus faire lalala-ça-va-bien-j'ai-mal-mais-ça-va-encore, c'était plutôt "passes-moi la scie sauteuse, bordel, que je me fasse sauter le tibia et l'aine ! Et oui car bizarrement, l'aine s'est vite retrouvée affublée d'un abcès aussi énormé que douloureux. Alors j'ai décidé de me rendre, lutter sans cesse sans jamais guérir est aussi pénible que d'observer une terre qui ne germe jamais malgré la dispersion de graines. Aussi je me suis rendue à l'hôpital Bégin, pour expliquer où-quand-comment-pourquoi. Et c'est là que j'ai beaucoup pensé à copine-So et son bobo-ô-pied, genre malédiction des 33 ans, un peu, bon, finissons-en, merde ! Pardon, mais j'y tenais, vraiment.
Direct ils m'ont mise sous perf d'antibios et anti-douleur, vaccin contre le tétanos, on ne sait jamais, grattage de la plaie qui a un nom compliqué mais pour les civils comme vous et nous c'est un ulcère infecté, à la curette et au scalpel et aussi, comme ça ils ont bossé partout, incision (ultra-douloureuse que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi) et méchage (avec choix de coloration, bien sûr, ils font ça bien là-bas) de l'abcès. Tout un programme !!!
Le tout, j'entends la désagrégation de mon organisme, dû en fait à la trop longue absorption de nifluril, anti-inflammatoire prescrit contre les douleurs dentaires et aussi connu pour provoquer des infections un peu partout ; en gros, si dégueu d'aspect que soit cette plaie, je cite, elle m'a sauvée la vie car si j'avais laissé traîné ça encore longtemps, déjà je me serais pris une infection au nivo du visage (joliiiiiiiiiiii !) et un arrêt cardiaque.
Puis le chirurgien, tout à fait persuadé qu'il faudrait que je consulte un psy parce que je chialais comme une madeleine (j'avais beau me dire pendant les soins que j'avais vécu un accouchement et que donc j'étais une wonder supra woman, sur le coup ça ne m'a finalement pas des masses aidée) m'a arrêtée 10 jours. Il ne me reste plus qu'à espérer trouver vite un autre taf pour les laisser, là-bas, travailler à leur quête incessante du profit, comme ils le sentent et surtout sans moi.
Bon, les nouvelles ne sont pas si dégueu, au moins là je suis sauvée, j'ai des soins infirmiers tous les 2 jours et j'ai l'impression que je suis un peu moins stressée/douillette/sensible/contractée au fur et à mesure. En revanche, l'infirmière de ce matin m'a conseillé de voir un médecin dans la semaine pour pouvoir analyser pourquoi tout se détériore aussi rapidement chez moi.
Ah oui parce que, j'ai failli zapper, hier après-midi je me suis refais un 3ème bobo-tout-pourri : j'étais en tailleur devant la fenêtre du salon à rempoter-tailler-végétaliser quand pouf j'ai voulu me relever et que crrroooouuuiiiic je me suis enfoncé le bas du dos dans l'angle inférieur (celui du bas) de la fenêtre et ça a bien entaillé l'endroit ; Olivier dit que je me suis poinçonné le dos (photo disponible sur insistance collective uniquement), je dirais plutôt que si j'y étais allée un peu plus fort (et pourtant je n'y suis pas allée avec le dos de la molette puisque je suis retombée sur le cul direct avec un gros hurlement coincé dans la gorge et les yeux qui piquent) j'aurais pu m'auto-liposucer cette zone pleine de graisse piriez pour nous pour qu'elle disparaisse toute seule....
Mais à part ça, tout va bien et je n'ai presque plus mal aux dents.... pour l'instant...