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Rupture de contrat

Madame,

J'ignore si, finalement, j'étais à votre service ou si vous étiez au mien, là n'est plus la question. Indéniablement vous m'avez permis d'identifier mes points forts et mes points faibles et, souvent, vous m'avez mise au défi de traiter, ou non, urgences et priorités. Vous m'avez montré la voie et je sais que je vous dois beaucoup dans la valorisation, que dis-je, la survie, de certains atouts.  

Mais plus que de raison professionnelle, à mon humble avis, vous avez souvent eu d'intenses réactions qui duraient parfois fort longtemps, ce qui, je me dois bien de le reconnaître, on ne peut pas être bon en tout sinon on s'ennuierait, m'a plus d'une fois ébaubie et interloquée. Je suis... sensible, je le conçois.

Vous m'avez accompagnée si longtemps. Quoi ? Je dirais une bonne quinzaine d'années. Non ?

Il est temps à présent que vous cessiez d'être aussi présente. Disons, sur une échelle de 1 à 10 on me demande souvent de vous évaluer. système que je trouve plutôt équitable vu la résistance demandée aux individus sélectionnés. Au-delà de 10 n'existe pas ? Je dirais 8, parce que ça peut toujours être plus mais j'ai pas dit que je voulais plus, d'accord ?

Vous ne pouvez, de plus, vous permettre d'être aussi extrême si souvent rien que pour moi et j'en suis consciente, vous avez une boite à faire tourner et je respecte.

Enfin j'estime que si, par vos incessantes requêtes, je ne suis plus en mesure de mettre mon blog à jour qu'allongée, le pc sur les genoux, alors vous ne m'aidez guère dans l'expression de mon ressenti, sinon négatif à votre égard, ni dans la lecture de post et autres blogs sensés, ou non.

Aussi, forte de ce que j'ai vécu parfois quotidiennement, nos dialogues si constructifs, nos échanges parfois radioactifs, vos trop courts départs parfois bénéfiques, j'envisage de rompre mon contrat ou, si cela n'est pas possible, les conventions collectives n'étant plus ce qu'elles n'ont jamais été ce qu'on aurait voulu qu'elles soient, de réduire mes heures afin de privilégier avant tout, et c'est une donnée qui vous tient à coeur, je le sais, ma vie de famille, de personne libre.

Dans l'attente d'une réponse qui, je l'imagine bien, ne doit venir que de moi car vous n'allez pas vous casser le cul à me répondre, je sais, pour rien et juste pour le plaisir, la Douleur, je vous demande de vous en aller !!!!

 

Retour de chez l'infirmière à qui j'ai osé montrer la protubérance alien qui, occupant, avec une nappe rouge, sur le côté inférieur et débordant sur la plante de mon pied gauche, m'empêche tout bonnement de poser le pied gauche par terre et donc de marcher sans pousser d'atroces cris intérieurs, sur la pointe des pieds, ce qui est aussi douloureux, au bout d'un kilomètre.

Elle a percé la croûte de cette ampoule un peu, pourrie, oui, elle en a convenu, nettoyé et mis un pansement similaire à celui utilisé pour le tibia-ulcéré et m'a annoncé que je devrais très certainement consulter, vu le dysfonctionnement merci, connasses de gènes de ma circulation sanguine, consulter pour la saloperie de nappe qui s'étend et gonfle tellement que la bosse est invisible. Un sourd mais poignant pressentiment me dit que demain je serais aux urgences, mais comme c'est pas Jaques-a-dit on s'en fout ça compte pas.

Thomas me lisait une histoire que je n'arrivais pas à entendre. Les frites finissaient de cuire. L'Homme vient de rentrer, m'a proposé de me porter dans notre chambre, comme je n'arrivais plus à me rappeler de quelle manière poser mon pied. En suis-je arrivée là ? J'ai décliné, presque honteuse, retrouvé mon point d'appui et suis repartie clopin-clopant. Le père et le fils ont dîné, le petit se lave les dents, je sais qu'après il sautera sur le lit et j'ai plutôt intérêt à sauver le pc avant fatal impact.

 

J'ai envie de hurler mais je vais faire peur aux non-Mickeys.

A moi aussi. Hurler c'est perdre le contrôle. Se défouler, aussi, mais ça ne l'enlèvera pas, ELLe.

De surcroît l'ulcère me fait très mal. Une amputation aux 2 genoux pour la 6, UNE !

Commentaires

  • Autant te le dire tout de suite, j'ai compris le destinataire de ta lettre dès le deuxième paragraphe et j'étais loin d'être contente, crois moi. Les boules.

    Kesstuveux kchtedise, c'est une façon au ciel de te rappeler que tu es mortelle parce que tu es si merveilleuse que sinon tu n'aurais pas pieds sur terre (ah tu les as déjà pas ... oui...bon ...).

  • Je me doutais que tu capterais, probablement parce que tu as été une des premières spectatrice de mon corps-qui-fout-le-camp-et-qui-somatise-cet-enculé-de-sa-race, d'ailleurs j'en voudrais bien un autre.
    Mais le médecin (une bombe brune hyper bien foutue, posée et pas très souriante) ce matin m'a dit que c'est pas possible et qu'il faut que je me répare moi-même. Avec des antibios + des cannes + .... tatatiiiiiiiin !!!!! des injections d'anti-coagulant ! OUAICHE ! y-o-u-p-iiii
    En gros j'ai bien fait de venir la voir parce que grâce aux pic-pics j'évite la phlébite (et ses complications) et cette saloperie au pied gauche s'appelle un erysi-pèle, ça va s'étendre (c'est pour ça qu'elle a délimité la tache au stylo) et ça peut aller jusqu'au genou. Vu la douleur que ça me fait, là, j'imagine même pas plus haut. Je vais me décomposer.
    Tu me flattes et ça me fait quand même du bien mais je ne suis tellement pas merveilleuse que j'ai été maraboutée par Nurgle-le-Malfaisant alors que JE RESPECTE ce monde de Ouaramère.
    Bon, là je vais appeler au boulot pour dire que j'ai un arrêt de travail à durée indéterminée tant que je n'aurais pas revu le médecin cet aprèm et avant la dermato pour qu'elle me donne un truc magique pour guérir.

  • Bon alors moi, contrairement à Fanny, je ne capte pas grand chose, si ce n'est que tu dégustes et que ce n'est pas un moindre mal.
    Ca me rend toute triste.

    J'aime pas la douleur et je l'aime encore moins chez les autres que chez moi.

    Que dire... Courage ? Evidemment, tu en as besoin !
    Alors je t'envoie tout ce qui me reste, si tant est qu'il puisse te servir...

  • Moi aussi je suis triste, à force c'est pénible d'avoir mal, ça fait plus de 3 mois en continu et je trouve le temps long, même si y'a des milliards de gens qui vivent des trucs des milliards de fois pire, je sais, mais je n'y peux pas grand-chose et réciproquement. C'est un peu chacun sa life, dans ce bas monde. Là j'ai mal moi. C'est tout, mais c'est déjà pas mal.

    [sympathique course de vitesse d'une mobylette à la fois dans notre rue, au chrono, c'est géniââââl ! Où ai-je mis les pétards donnés par mon père à mon fils mais confisqués avant que ce dernier ne les aperçoive ? ....]

    Du coup je prends vos encouragements à toutes et à tous avec mes petits bras musclés (ou qui le deviendront grâce aux béquilles... d'ailleurs si ça peut enlever le disgracieux déhanchement de la peau sous le bras, j'ai intérêt à m'appliquer) et je les serre comme des mignonnes petites clapiotes adoptées.

    Et j'espère que vous, niveau santé, ça va !
    Pensée particulière à ceux qui ont mal, une gêne, un empêchement, quelque part dans leur corps et à Sâb pour qui c'est bien mais pas top.

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