Happy, feliz, CONTENTE !

Il y a peu, sur mon blog végétal, j'évoquais avec grande émotion ma toute nouvelle dernière candidature spontanée, enthousiaste et volontaire, mon angoisse d'absence de réponse et mon affreux dilemme : je me vexe ou je les appelle ? 

L'Homme m'ayant chaleureusement suggéré de me "sortir les doigts" et d'en avoir le coeur net, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai appelé, tremblant des pieds à la tête, la bonne vieille suée dans le creux du dos, bref, glamour-à-donf. Hier. 

Comme j'ai bien fait, merci l'Homme, quel moteur de motivation, çui-là ! Personne n'avait reçu/lu ma candidature de 3.56.098 caractères ni mon CV adapté (façon cas social instable, peu fiable, moi en ce moment, quoi) ni mes "diplômes" de concours ni les plaquettes ni le blog, rien.

Forcément débarassée, de fait, de tout syndrôme paranoïaque inutile, je me suis lâchée et au bout de 15 minutes de papotage du style : 

-  ça m'embête, voyez-vous je pense que vous êtes trop qualifiée pour le stage, vous savez, la pluplart des stagiaires n'ont pas le bac.... = oubliez ce que je vous ai dis avant. Finalement on coche bepc (que j'ai aussi) et pas le bac, d'ac ? Parce que çui-là, entre nous, j'ai bien été la première surprise à l'obtenir (au rattrapage), et que ça me ferait bien mal au cul qu'il me bloque pour cause de trop de qualification [n'importe nawouak !]

-  mais quand même, à vous entendre on dirait que vous avez de l'expérience professionnelle, or cette formation sera attribuée en priorité à ceux qui n'ont jamais eu d'expérience professionnelle averée => je n'en ai absolument pas et c'est ce qui me manque pour prendre confiance en moi. Tous les chantiers entrepris n'ont été qu'officieux, bénévoles, consentants et volontaires, et ma passion dépasse largement le stade du "simple loisir du dimanche" vu que je sais déjà un peu multiplier, rempoter, bouturer, marcotter, griffer, fumer, paysager, etc... [ou alors c'est encore aussi une addiction ? OH NOooooOON !!]

- bon je dois quand même vous l'avouer, ce stage a une forte démarche de réinsertion professionnelle et sociale, et euh, euh, comment vous dire... les profils un peu atypiques déssocialisés avec énormes difficultés seront privilégiés => Difficultés, vous avez dit ? Bougez pas, j'ai ! Aaaaahhh, il me semblait bien.... Bon ben... pour faire simple, court et pas trop trash, je me sépare du père de mes 3 jeunes enfants et fuis , avec ces derniers, l'IDF comme la peste en comptant sur une autre nouvelle vie à Rouen, sachant qu'on nous a déjà coupé gaz + électricité (donc plus d'eau chaude ni de chauffage ni de lumière ni d'espoir ni rien) et que le 15 mars, dans un mois, oui, sur décision suprême de la juge d'instance du coin, les flics débarquent pour nous expulser [ça va, j'ai bon ?].

Mon interlocutrice (au charmant métier de responsable de formation "espaces verts") s'est déclarée, je cite, "très intéressée" par mon profil et m'a proposé un entretien mardi 26 février à partir de 9h pour convenir des dates de mon inscription au stage Adema, oudelaaali !

Rien n'est encore convenu-signé-homologué-pendu-tricoté-validé mais je crois qu'avec mes mots de désordonnée procrastineuse j'ai réussi à la convaincre et que, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas eu à transformer du négatif en positif pour arracher une place ou biaiser sur mes multiples expériences énumérées sur mon cv. 

Juste tenté et saisi ma chance. 

C'est précieux, doux comme un câlin vrai et annonciateur de très passionnantes et belles aventures végétales. 

La suite au prochain numéro, après ce fameux rendez-vous.