Issue Inconnue

Vrai, je me lâche sur mon enfance et ma croissance incomplète et, sur certains points insupportables à admettre, de l'avis de mes deux géniteurs chacun de leur côté, je mens, évidement, sinon ce serait trop facile. 

Tant que cela fait involontairement monter les larmes aux yeux des éducatrices spécialisées les plus endurcies que je suis si heureuse (et si soulagée) d'avoir auprès de moi et qui, constatant l'Incohérence en live, hésitent moins à me faire passer un gilet qui se noue dans le dos qu'à me dire "Mais casse-toi, euh, pardon, j'en bafouille, partez d'ici, viiiiite sinon cette situation, heu, heu, particulière, euh, va vous porter préjudice dans votre vie, euh, à la longue* !".

Impossible de faire une liste exhaustive, ce serait trop horrible et pèserait tellement en regard des souvenirs positifs même s'ils existent, eux aussi. Juste je constate qu'à bientôt 40 ans, rage et peine font encore violemment, effroyablement, partie de ma vie. 

Pourquoi ? Je vais vous le dire. Tout simplement parce que malgré mon accueil, ma tolérance, mon écoute, ma dispo, ma patience et mes arguments, ceux qui ont voulu que je naisse ont la gêne au cul à cause de moi. Cela fait partie du passé ET du présent, on y est, et c'est gore. 

Dans l'histoire la ballotte c'est MOI ! Croyant vraiment mon père se faire à l'idée de mon déménagement sur Rouen avec les 3 enfants contrairement aux dernières semaines, j'ai baissé ma garde et papoté jusqu'à plus soif puisque, quand on ne s'engueule pas, Mon-PaPa-et-moi, on partage et on échange beaucoup, et c'est une complicité que Mère n'est pas prête d'accepter sinon apprécier. Le conflit l'arrange, elle jubile pour un rien. 

Enfin, ça-dépend-ça-dépasse, des partages et des échanges lorsqu'il n'est pas trop imbibé, quand il ne vient pas de faire une crise quasi-démente (like wednesday) de : "je vais acheter une bouteille de gaz pour le chauffage-à-roulettes c'est ok pas de soucis, dis-moi ce que je peux faire pour t'aider*" puis "mais j'ai pas que ça à foutre ! Olivier peut défaire la bouteille, j'ai autre chose à glander !" à "ok bon ben je vais l'acheter maintenant" pour "BRAVO ! Tu aurais pu me donner les horaires de la station-essence de B2 je-suis-arrivé-à-15-minutes-de-la-fermeture !!".

Alors que,:

1. je sais, moi, défaire & changer la bouteille, depuis qu'on me l'a offerte à Noël à Montreuil pour remplacer les chauffages électriques y'a au moins 5 ans mais, pour justifier son allusion à l'Homme, il s'est empêtré dans le fait qu'il croyait que ça se changeait à la pince comme à un autre endroit -répété 20 fois en boucle et hurlé ça fait juste flipper- alors que c'est lui qui m'a offert l'objet et déjà changé la bouteille plein de fois. Mauvaise foi si flagrante quand on met le doigt dessus, avec évidence, et que ça hystérise encore plus.

2. Je ne vois pas comment je pourrais connaître les horaires d'une station-essence VU QUE je n'ai pas mon permis et que donc je n'y vais jamais sauf en tant que passager !      

3. Ne pas déranger (parce qu'avant l'heure, c'est pas l'heure !) autrui pour aider son propre enfant, ça c'est "l'abusation" suprême pour mon père, tout comme de préférer jeter un enfant par la fenêtre (sans forcément vouloir lui faire du mal, mais c'est brutal, je trouve) parce qu'une voiture s'impatiente derrière plutôt que de prendre le temps d'attacher cet enfant à l'arrière. Bah oui c'est du vécu mais en observatrice indignée, pas en tant qu'enfant lancée et puis je me suis déjà pris un coffre de voiture sur la tête, on n'peut pas tout cumuler non plus, à la longue, sinon faudrait écrire un livre !

J'y fais référence car une amie écrivaine et dessinatrice charmante et plein de pep's et d'humour avec laquelle j'ai eu l'honneur et la joie d'être amie au Congo et que j'ai retrouvée, récemment, grâce à fb (ouiiii-merci-petit-instrument-addictif-je-te-love), me le suggérait et j'avoue qu'il est très agréable de lire ses créations autant ses suggestions, ça fait comme des picotements-guilis doux et frais qui me donnent quelques petites idées-projets par-ci-par-là, des perspectives passionnantes et nouvelles. Et qui me donnent envie de pleurer. 

Alors là, PLEURER, je peux et je ne m'en prive pas car c'est la seule manière d'évacuer l'angoisse et l'énervement. Crier, pleurer, écrire, tout en sensibilité avec une once de réalisme, de logique et de gestion des priorités. 

J'en connais une, tiens, qui s'y connaît en identification de ces fameuses priorités, à  prétendre vouloir aider sa fille à préparer-la-valise-pour-la-dame-chez-qui-Gaby-allait-être-placé, rester postée toute raide à 2m les bras croisés en vitupérant sur le bordel ambiant (j'ai bien dis que ça disparaissait pas comme ça, tu penses, j'ai essayé !!), incapable de me parler normalement, de m'apaiser, de me consoler et ne m'adressant la parole que pour me préciser 40 fois en 17 minutes de "ne pas-faire-attendre-le-monsieur" qui allait me conduire vers Gabriel et cette femme qui désormais allait prendre soin de lui. Sans aider du tout, donc.

Mercredi soir c'était horrible, dans le style "Mais, ai-je rêvé ou vécu cet événement !?".

Il (alias Furet Hautain de son surnom de scout) ne comprenait pas ma tristesse en regard de sa gêne que des amis me  proposent gentiment leur aide, comme s'il me disait "ah non trop-tard-Gaspard, fous-toi en l'air faut pas déranger les gens !"... c'est tellement, je ne sais pas,pathétique et tristement répétitif... je me doute qu'il préfère quand je suis faible sans idées pour avoir le pouvoir des opérations, m'a hurlé "ferme ta gueule***" plein de fois au téléphone après ce bizarre délire au sujet de la bouteille de gaz et je n'ai pas réussi à ne pas me laisser submerger par l'entêtement à me faire comprendre, accepter, ça m'a rappelée quand plus jeune, aussi triste mais carrément terrorisée, je songeais (sans jamais tenter, voyons ! Je -suis-hyper-douillette-moââââ !) à me trancher la carotide devant eux, si implacables, pour qu'ils comprennent enfin et parce que je voulais en finir avec ce trop de souffrance. 

On dirait que leur statut de profs-intellos-de-mes-deux les autorise à aider qu'à leurs seules intolérables conditions d'être "gentille et apaisée avec ses parents, si possible en m'accrochant à ma coque de noix pour rester à tout prix dans le coin" pour leur simple confort personnel à tous, donc faudrait subir de se faire pourrir ! En quel honneur ? L'idée prime sur l'humain, la leur de préférence et celle des intellos qu'ils vénèrent et jalousent à la fois.

Avant-hier Mon-PaPa-A-Moi me reparlait du choix de mon prénom, "d'abord parce que 1er film d'Alain Resnais, tout d'même, bordel de merde, c'est important !" (que la Muriel dans le film se fasse violer est purement, parole d'intello qui n'a jamais vraiment souffert dans sa vie à l'insu de son plein gré, accessoire, donc) "et puis en souvenir d'une ex" qu'il aimait bien, qui semblait "bonne" et qui, "gentiment, ne s'est pas formalisée de mon prénom". .... Ok j'ai toujours mon cerveau mais je me demande si tout est bien en place.... 

COMMENT peut-on être ému positivement à cette évocation en faisant croire de ne pas comprendre ma DOULOUREUSE stupéfaction !!??

Et comment ne pas comprendre****, enfin, la haine irraisonnée de ma mère pour moi ? Ceci entraînant cela je capte le choix morbide de mon 2ème prénom par cette dernière qui choisit celui d'une copine morte par hydrocution.

Avec tout ça, garde la pêche, affronte une coupure de gaz et d'électricité en plein hiver, une séparation, une belle-doche-hystérique-alcoolique, une famille qui n'a pas su m'aider à grandir normalement mais qui, je cite, est prête à faire des chèques (!!!) une menace d'expulsion et de placement et on en reparlera !

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Précisions de moi-même :  

* Euuuh, sur le préjudice à long terme, c'est tout d'même ce que je vis intensément et pleinement, non ? 

**ah oui parce qu'on nous a coupé l'électricité et le gaz mercredi matin, sans courrier préalable ni sommation. Donc il n'y a plus d'eau chaude ni de chauffage ni, en principe, d'électricité, heureusement je me suis activé le bulbe  pour raccorder une rallonge ailleurs et autrement, et rechoper le pack box de base. Heureusement qu'il fait plus doux mais bon, c'est pas hyper pratique avec des petits enfants, SURTOUT pour se laver. Le reste je gère entre le wok et le micro-ondes. 

***C'est pas faux, ça change de "Va Mourir!"

****J'ai pas dit pardonner, chose impossible puisque tous nient tout, je ne peux pas faire tout le boulot, je suis déjà dessus depuis 91 que j'ai le droit de revenir après chaque entretien infirmier en cmp, alors si ça n'avance pas des masses, faudrait peut-être se poser des questions et se sortir les doigts !!